Dispositif Alarme Travailleur Isolé : 5 erreurs classiques

Le cahier des charges a été long à établir, plusieurs solutions ont été testées et finalement la décision a été prise avec un Dispositif Alarme Travailleur Isolé qui se distingue sur plusieurs points. Malheureusement, quelques semaines plus tard, les retours d’expérience sont mitigés et plusieurs agences ont déjà mis leurs commandes en attente. Histoire d’un projet de 2006 ? Non, des histoires réelles et récentes. Quelles sont les 5 erreurs à éviter pour réussir son projet ?

Erreur 1 : Choisir une ancienne génération de Dispositif Alarme Travailleur Isolé

En quelques années, les dispositifs de Protection Travailleur Isolé ont considérablement évolué avec les technologies disponibles, devenues abordables et fiables, et des solutions développées pour répondre au mieux aux enjeux de la sécurité des travailleurs isolés. Le PTI Sécurité d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec son ‘ancêtre’ de 2010.

De manière synthétique, l’évolution s’est faite en quatre étapes, quatre générations, qui ont l’une après l’autre apporté leur contribution pour démocratiser une solution initialement essentiellement limitée à l’industrie :

  • Equipements radio (‘dispositif homme-mort’) : les précurseurs.
  • Equipements spécifiques, intégrant GSM et souvent GPS, en résumé, un petit boîtier noir avec un bouton rouge (deuxième génération, 2008-2009).
  • Smartphones Android, avec un modèle particulier intégrant une application mobile. Très souvent Motorola Defy puis Samsung XCover, durcis et IP 67 (troisième génération).
  • A l’heure actuelle, les solutions PTI DATI prennent la forme d’une simple application mobile compatible avec l’ensemble des smartphones (quatrième génération), ce qui permet à l’entreprise de choisir un modèle actuel et répondant aux critères de son activité en termes de taille, robustesse, performance et prix.

Choisir un équipement ou un téléphone spécifique revient à équiper les PC des collaborateurs avec Windows 7, sachant que l’on parle ici de la sécurité de personnes et non de bureautique.

Erreur 2 : Passer à côté des points clés de sa problématique métier

Maintenance multitechnique, interventions sur les parcs éoliens et photovoltaïques, techniciens de laboratoires, forestiers, chaque métier à ses points critiques qui vont déterminer la performance globale de la solution PTI Travailleur Isolé. L’enjeu n’est pas sur la détection de perte de verticalité, SOS ou autres fonctions standards, mais sur ces deux ou trois points qui font au final que la solution retenue est adaptée et performante.

Les cahiers des charges permettent certes de définir le ‘profil’ du système DATI idéal, mais on reste dans la règle du 80/20 avec le risque de passer à côté de l’essentiel.

Erreur 3 : Confondre équipement dédié et équipement spécifique

Le dispositif PTI peut être utilisé de manière ponctuelle, dans le cadre de l’astreinte, de projets particuliers ou d’horaires décalés. Dans ce cas, le collaborateur en situation de travailleur isolé prend l’équipement qui est « dédié » à cette fonction DATI. Très souvent, la solution est alors vue ‘en complément du téléphone du collaborateur’ et le choix se porte sur un équipement « spécifique », dit autrement un Dispositif Alarme Travailleur Isolé ancienne génération (souvent 2, parfois 3).

Un smartphone d’un fabricant reconnu (Samsung ou autre) avec une application mobile adéquate, apporterait fiabilité, performance et simplicité d’utilisation. Tout ce qu’un équipement produit à quelques milliers d’exemplaires n’attendra jamais, comparé à Samsung (ou autre) et ses 320 millions d’unités vendues par an. De plus, on valorise la solution dans l’esprit des collaborateurs (performance, innovation, simplicité) au lieu de leur remettre un équipement d’apparence obsolète face à leur téléphone personnel dernière génération. Un paradoxe.

L’équipement « dédié » peut donc simplement prendre la forme d’un smartphone « dédié », équipé d’une application mobile ajoutant les fonctions de sécurité.

Erreur 4 : Méconnaître le monde des smartphones

Un smartphone ? C’est fragile, on peut installer des applications (non professionnelles) et le téléphone peut se bloquer (bug d’une application ou du système d’exploitation). Trois raisons pour écarter d’emblée un dispositif PTI sur smartphone.

L’expérience montre toutefois que :

  • Les smartphones ont considérablement progressé en robustesse et une simple coque ajoutera une protection largement suffisante.
  • Une fois les règles claires édictées, les collaborateurs ont généralement une utilisation raisonnable de leur smartphone. Si besoin, des solutions simples existent pour limiter les usages.
  • La plupart des systèmes d’exploitation en sont à la génération 10 (iOS, Android) tandis que les applications publiées sur les magasins d’application sont préalablement testées par Google et Apple, avant publication, ce qui est un gage de fiabilité et stabilité.

L’enjeu est donc d’avoir un équipement (smartphone) qui sera certes toujours plus fragile qu’un boîtier noir avec un bouton rouge, des collaborateurs qui installent quelques applications (au moins, ils l’utilisent et sont familiers avec), mais qui sera sans commune mesure plus performant et fiable.

Erreur 5 : Axer le projet uniquement sur la technologie

A côté des 20 critères technologiques du cahier des charges, on trouve à la fin, une case ‘réponse d’urgence’ et une case ‘reporting’, avec deux croix, sans plus de détail, comparé aux 20 autres cases abondamment remplies. En focalisant la démarche sur les aspects technologiques seuls, certes complexes, le risque est d’avoir une solution qui n’est pas utilisée et rapidement décrédibilisée sur l’aspect du traitement des alertes.

L’expérience montre que les entreprises qui ont aujourd’hui une solution performante et réellement utilisée ont conduit leur démarche en respectant un équilibre entre technologie (1/3), réponse d’urgence (1/3) et acceptation par les collaborateurs (plus de 1/3).

Mes conseils pour réussir votre projet Protection Travailleur Isolé

« Le PTI, cela fait vingt ans que l’on en parle » entend-on parfois lors de présentations sur le sujet en CHSCT. Connaître l’évolution du marché, cerner les enjeux réels liés à son activité et avoir une démarche globale dès le début permet d’éviter d’ajouter les 3 années d’un contrat à ces vingt ans.